Les Amants de juliette
doc 063
presse
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Un trio rare que ces amants là, épris de Juliette depuis 1994 (leur premier enregistrement), et qui ne se lasse pas de nous dresser régulièrement des nouvelles de leur quête, comme ce nouvel opus qui reprend sobrement le nom du trio formé par le trompettiste Serge Adam, le pianiste Benoît Delbecq et le percussionniste Philippe Foch. En neuf pièces qui sont autant d'excursions à la fois ludiques et réfléchies, les trois musiciens prolongent l'univers de Don Cherry pour la rencontre des musiques du monde et l'itinéraire mélodique. Adam à la trompette, Delbecq au piano préparé) et Foch aux tablas et autres percussions) partagent un même sens de l'espace, où la respiration et l'écoute de l'autre jouent un rôle primordial. Des improvisations sans apprêts ni rajouts, où le canevas rythmique donne le sens de ballades souvent impressionnistes.
Thierry Lepin


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March 2002

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April 2002

L’histoire ne dit pas combien d’amants a Juliette. En revanche, ce troisième disque réalisé par le trio montre combien ces trois « Roméo » que sont le pianiste Benoît Delbecq , le trompettiste Serge Adam et le joueur de tablas Philippe Foch savent pratiquer l’art de la séduction, sans pour autant aguicher, avec un talent et une élégance irrésistibles. Tandis qu’à la croisée de l’Inde et des polyrytmies africaines, cordes « préparées » (ou non) et tablas se mêlent en un entrelacs sophistiqué et délicat que survole, avec une rare pertinence, la trompette aux accents lumineux. Bref, Juliette est une femme comblée. Et nous avec.
Xavier Matthyssens
Construite sur l'intrication de motifs répétitifs, la musique du trio Les Amants de Juliette se développe en une trame ludique, un jeu où chacun des membres de ce trio apporte son écot. Précisons que l'orchestration est ici atypique : au piano, Benoît Delbecq tisse un entrelacs de notes claires, soutenu par les polyrythmies aux tablas et autres percussions de Philippe Foch, tandis qu'à la trompette le phrasé mesuré de Serge Adam esquisse des arabesques. Un travail délicat, reposant sur une remarquable mise en place, que l'on peut entendre sur le dernier album du trio Les Amants de Juliette (Quoi de neuf docteur /Night & Day). Mais c'est encore en concert que la formule trouve son plein épanouissement. Le 9 mars à La Maroquinerie.
Hugues Le Tanneur


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March 2002


March 2002

Trois disques depuis 1994, tous sous l'intitulé Les Amants de Juliette, pour rendre possible la combinaison du jazz avec des musiques d'ailleurs (Inde, Afrique noire...). Le propos, acoustique, évite la dispersion folkloriste et la démonstration. Serge Adam (trompette), Benoît Delbecq (piano préparé) et Philippe Foch (tablas et diverses percussions) seraient plutôt des pointillistes, improvisateurs soucieux du détail et du maintien d'un élan collectif par le choix des notes, des rythmes, des timbres. Pleinement ensemble, les trois musiciens ouvrent un espace immense à l'imaginaire sans virer dans le contemplatif tellement attendu dans ces circonstances. Organique, sensuel et d'une formidable intelligence.
Sylvain Siclier
When three guys like trumpet player Serge Adam, pianist Benoît Delbecq and tablas player Philippe Foch offer you a musical encounter of the third kind, you should sharpen your ear. It’s here, towards music from far away that your ear will sharpen. With their sensual Indian spirit, knotty African polyrhythms, our instrumental lovers share their subtly mixed finery with Juliette. The resonance of Benoît Delbecq’s prepared piano gives a steady flow to the rhythms that Philippe Foch shapes and underlines with his tablas. Above these fine sound mechanics, Serge Adam’s trumpet sings like Romeo. In turn attentive or more persuasive, it refines its serenade, operating between jazz and traditional music, shaping music that’s free but constructive with fascination. The pieces, often short (an average of 4/5 minutes), are essentially composed, even if improvisation feeds a run of ideas. Lengths that tend to hold this desire of musical transverse in a « pop » and accessible format. Since 1993, Juliette’s Lovers – which is in fact the name of the project – leads their affaires where their inspiration seems to dig into thousand year old depths. An impression of timelessness, warm and glacial interactions. So many elements that make this ménage à trois absolutely necessary. Laurent Catala

spring 2002
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March 2002
Le disque se veut aussi objet. Celui-là en l'occurrence mérite la curiosité. Pourtant, sachez-le car on ne vous le dira nulle part ailleurs, tout a commencé par un rejet de l'objet en question. Celui que j'ai en main n'est pas (plus) l'initialement convoité. L’un des membres du trio ayant cauchemardé sur son aspect visuel - un téton masculin à l'origine, planté plein cadre photo au centre d'une carte tissée de courbes de niveau... - tout L'objet, pochette, boite plastique et disque métal, s'en fut au pilon destructeur pour cause de droits dus. L’avant-garde esthétique n'exclut pas les réserves éthiques voire les étiquettes morales... Reste la musique, intacte elle heureusement, sous un apparat plastique-papier entièrement remodelé. Les amants de Juliette représentent un bout d'histoire de la course de chevaux légers entichés de musiques libérées des boxes de l’air du temps. D'où leurs foulées toujours aériennes, leur capacité à passer sans autorisation du trot au galop, lorsque par nécessité il convient, pour dégager la piste, d'accélérer pas ou cadence. Ainsi au besoin la polyrythmie des frappes réintroduit-elle naturellement l'africanité, les accords engendrent-ils l'orientalisme, la superposition d'instruments avançant volontairement masqués ( dans son essence, le piano préparé demeure-t-il piano ?) pouvant aussi conduire parfois au produit non identifié. Simple question de couleur dominante dans l'instant. Et d'envie. Le parfum qui flotte ici reste un facteur exogène. Seule et unique réalité indépassable : la trompette figure la permanence du chant. D'où le plaisir à prendre in extenso lorsque vient le temps de la ballade du mois qui convient (Mai). On sent bien que la musique du trio vise à donner de l'air, au sens où l'entendent les réalisateurs. Aérien d'évidence (Adam), voltigeur d'esprit (Delbecq) et harmonieusement musclé de corps (Foch). Le panorama ici proposé, en flou, zoom ou carrément hors cadre, demande à l'auditeur une capacité à l'éveil et la réceptivité. Comme quoi tabous d'oreille et d'oreille ne font pas forcément la paire. Ce pourrait être la véritable leçon (de choses) à retenir dans l'histoire d'amour des Amants de Juliette. Robert Làtxague
Trio comprenant : Serge Adam (tp), bien connu, Benoît Delbecq (piano préparé), Philippe Foch (tablas).Toujours vers des horizons nouveaux comme le veut la tendance. Ballades donc, dans un monde polyrythmique, où les senteurs de pays asiatiques sont présentes, sans oublier l’Afrique. Des garçons qui sont au fait de ce travail d’improvisation contemporaine qui retrace les traditions musicales ancestrales dans un désir de cohérence et surtout où leur cohésion intellectuelle fait mouche.
Gérald Mathieu
 

May 2002