Le projet AROUND 3 GARDENS est une création collective proposée par Serge Adam (trompette, programmation, réunissant autour d’un spectacle de vidéo interactive d’Eric Vernhes, des musiciens solistes improvisateurs. Les musiciens utilisent les machines comme le prolongement électronique d’une pensée d’improvisation en temps réel. Ici pas de « séquences » de « beat » préparés où l’on se pose mais des « samples » originaux (préparés en amont) qu’ils déclenchent dans l’action du concert pour nourrir la matière musicale en construction, l’électronique devenant à son tour source d’inspiration pour les solistes. La composition intervient au niveau des transformations de timbres mais aussi des modules rythmiques, des séquences d’objets sonores et des structures musicales. Du point de vue du vidéaste, l’objectif de la performance est bien d’établir chez le spectateur la conscience d’une narration, d’une « histoire » ou d’un « voyage », et non un simple stimulus visuel. La narration se construisant en temps réel, elle ne peut être liée aux mêmes contraintes que la narration audiovisuelle conventionnelle. La « dictature de l’instant », c’est-à-dire la capacité d’improvisation, implique une liberté qui ne peut être contrainte par les règles d’un scénario classique. Il s’agit plutôt d’une progression, d’un ordonnancement régi par le même type de contrainte que la musique de Serge Adam et des musiciens improvisateurs : rythme, structure, densité des informations, intensité, dilatation-contraction, etc. L’utilisation en visuel de cette conception narrative issue de la musique permet de faire réagir l’image en contrepoint du son, et non en complément ou en illustration. Une implantation originale des musiciens dans l’espace positionne les auditeurs au centre du dispositif, renforçant la perception de la spatialisation des sources sonores (quadriphonie). AROUND 3 GARDENS a été enregistré aux Voûtes (Paris 13) en décembre 2003. (CD DIA 070).

 

serge adam trompette, electronique

marc chalosse claviers, samplers

gilles coronado guitare, electronique

benoît delbecq samplers, bass et drum station

djengo hartlap spatialisation

eric vernhes images numériques, electroacoustique

The electronic treatment and video events question each other. Composition intervenes with timbre transformation and also with rhythmic modes, sequences of sound objects and musical structures. The expression and artistic sensitivity of the players generate a totally interactive performance between the sound and the image.
The musicians use the machines as an electronic extension of an improvisatory thought in real time. Here there are no prepared « beat sequences » to settle on but rather original « samples » (prepared in advance) that they release in the heat of the action during a concert to feed the musical matter under construction, the electronics being its own source of inspiration for the soloists.From the video technician’s point of view, the objective of the performance is to establish the conscience a « history », and not a simple visual stimulus. The narration is built in real time and cannot be tied to the same restraints as conventional audiovisual narration.
An original spatial setup of the musicians position the spectators at the center of the device, reinforcing the perception of the spatialisation of the sound sources (quadriphony). This new occupation of the space – gathering the artists and the audience (also filmed) together – generates a new perception of sounds and images where the spectator becomes the central point of the interactive performance.